Qu'est-ce qu'un hallux valgus ou « oignon » ?

L’hallux valgus est une pathologie provoquant un « oignon » sur le pied. Mais de quoi cette excroissance est-elle faite ? Comment évolue l’hallux valgus du stade léger à modéré ou sévère avec le temps ? EPITACT^® vous donne une définition de l'hallux valgus et de ses angles de déformations. Une meilleure compréhension de cette pathologie vous aidera à mieux prévenir son apparition et à ralentir sa progression.

Hallux valgus : définition de l' « oignon » au pied

L’hallux valgus est plus communément appelé « oignon » sur le pied. Ce terme « hallux valgus » provient du latin. « Hallux » désigne le gros orteil et « valgus » signifie « tourné en dehors ». L’hallux valgus se définit donc comme une déviation du gros orteil vers l’extérieur combinée à une déviation vers l’intérieur du premier métatarsien. Cette déformation entraîne une saillie osseuse (tête du premier métatarsien) sur le bord interne du pied⁽¹⁾. Ceci est donc la définition de l'oignon au pied, qui correspond uniquement à la bosse sur le côté du gros orteil.

Cette déformation progressive dévie l’hallux vers les autres orteils, ce qui peut impliquer des déformations supplémentaires. La plus connue étant une griffe du deuxième orteil.

La première tête métatarsienne ne remplissant plus correctement sa fonction d’appui du premier rayon, un report latéral de charge s’opère. Cela aboutit progressivement à des métatarsalgies (douleurs au niveau de l'avant-pied) des rayons médians. Ces douleurs situées sous l'avant du pied s’ajoutent aux douleurs de frottement de l’ « oignon » contre la chaussure.

Ces déformations peuvent, suivant l'angle de l’hallux valgus, s’accompagner de douleurs plantaires, de cors et de durillons⁽²⁾.

Les différents stades de l’hallux valgus : léger, modéré, sévère

Comme toute pathologie, l’hallux valgus léger évolue s’il n’est pas traité. Sa progression est divisée en quatre stades. Leur catégorisation se fait selon l’importance de l’angle de l'hallux valgus, c'est-à-dire l'angle de déviation entre le premier métatarsien et le gros orteil. L’évolution est observée par une radiographie ou/et une évaluation visuelle.

L’évaluation radiographique impose deux clichés :

• l’un destiné à mettre en évidence l’incidence de face centrée sur les métatarsiens médians ;
• l’autre, le profil interne.

L’évaluation visuelle permet d’observer l’angle de l'hallux valgus grâce à l’échelle de Manchester « Manchester scale ». Cette dernière divise en quatre catégories le grade de la déformation : nulle, légère, moyenne ou sévère^{(3, 4)}.

Les angles de déformations du pied indiqués ci-dessous sont d’ordres indicatifs et peuvent varier selon les auteurs^(1,2).

Ainsi, le pied est considéré « normal » si l’angle formé entre le premier métatarsien et la première phalange ainsi que l’angle entre le premier et le second métatarsien sont inférieurs à 10°.

Définition de l’hallux valgus léger

Qu’est-ce qu’un hallux valgus léger ? On considère la déformation au stade débutant lorsque l'angle de l'hallux valgus entre le premier métatarsien et la première phalange (MTP1) mesure entre 11 et 20° et par un angle entre le premier et le second métatarsien (M1M2) de 12°. À ce stade, la douleur perçue est essentiellement liée au conflit entre l’« oignon » et la chaussure (frictions). Une inflammation peut alors apparaître (rougeur).

En charge, la déformation peut être limitée, notamment grâce au port d’une orthèse de jour* pour hallux valgus ou d’un écarteur* d’orteil bien que l’hallux valgus soit une déformation qui ne peut disparaître au cours du temps. En effet, il n’y a alors que peu ou pas de report de charge sur le deuxième rayon. La douleur demeure encore floue et la saillie osseuse n’est pas toujours visible. La compression du nerf sous cutané médial contre la chaussure peut également engendrer des douleurs.

Vous commencez à avoir un hallux valgus et souhaitez agir au plus vite contre la déformation ? EPITACT^® met à votre disposition un article complémentaire sur la prévention et le traitement de l'hallux valgus léger.

Définition de l’hallux valgus modéré

Pour lui donner une définition, l'hallux valgus est dit modéré lorsque l’angle MTP1 est compris entre 20 et 40° et l’angle M1M2 est d’environ 15 à 18°. La phalange ne s’articule plus correctement avec le métatarsien, gênée par la déviation. Une douleur survient sous la deuxième tête métatarsienne, liée au report de charge latéral. Celui-ci est dû à la perte de la fonction d’appui. Les sésamoïdes (les deux petits os sous la tête métatarsienne) se voient luxés. Le latéral se déporte dans le premier espace intermétatarsien, ne jouant plus son rôle.

Le bloc sésamoïdien devient douloureux en pression directe. Les douleurs au niveau de l’articulation apparaissent par déformation de cette dernière. L’excroissance osseuse se développe jusqu’à entrer en conflit avec la chaussure. La déformation devient moins réductible et un processus arthrosique du côté de la rétractation commence à se faire ressentir (douleur perçue à la marche).

Définition de l’hallux valgus sévère

Un hallux valgus est défini comme sévère lorsque l’angle MTP1 est supérieur à 40° et l’angle M1M2 est supérieur à 20°. Le gros orteil passe alors au-dessous du deuxième orteil tant sa déviation est importante. L’articulation se distend pouvant aller jusqu’à sa luxation totale. La déviation du premier rayon déforme la plaque plantaire. À ce stade, on observe également une subluxation, voire une luxation de la première phalange du deuxième rayon, reconnaissable au touché par une sensation de petite marche d’escalier. À noter que l’hallux valgus est une déformation qui ne peut disparaître au cours du temps.

Le dysfonctionnement mécanique de l’avant-pied impacte les orteils qui se transforment en griffes. Des cors dorsaux se développent sur les articulations interphalangiennes proximales entrant en conflit avec une chaussure trop serrée. Des cors pulpaires peuvent également apparaître à la longue.

L’évolution de l'angle de l’hallux valgus oblige les articulations à compenser les appuis pour conserver une certaine stabilité. Dans la pratique, des répercussions douloureuses peuvent se ressentir au niveau des genoux ou des lombaires, engendrées par compensations. Ainsi, l’hallux valgus peut ne plus être douloureux mais une autre articulation peut le devenir. Il est alors nécessaire d’ausculter le corps entier pour observer la biomécanique de marche qui vous est propre. Le pied étant l’interface avec le sol, sa biomécanique implique des conséquences sur les autres chaînes du corps.

Les symptômes de l'hallux valgus

L’hallux valgus se fait sentir en premier lieu par des douleurs lancinantes au niveau de l’articulation. Souvent, elles sont liées aux premiers désordres internes et au conflit avec la chaussure (échauffement, friction). Une compression du nerf médial contre l’os, les parties molles et la chaussure peut également impliquer des douleurs.

Par la suite, une métatarsalgie associée au report de charge provoque des douleurs.  Le deuxième orteil se plaçant en griffe entraînera un conflit avec la chaussure et engendrera l’apparition de cors sur l’articulation interphalangienne proximale(5).

Ces symptômes poussent souvent les patients à consulter un spécialiste pour apaiser les douleurs, faciliter le chaussage ou tout simplement pour estomper une gêne esthétique.

Plus la pathologie est prise à temps, moins les moyens déployés seront invasifs et radicaux. Des solutions de prévention permettent de retarder l’apparition de l’hallux valgus et de retarder sa progression. EPITACT^®, spécialiste du soin du pied, a développé de nombreux dispositifs médicaux (orthèses, protections fines en silicone, …) pour éliminer les frottements, apaiser les douleurs et réduire l'angle de l'hallux valgus en réaxant l’orteil. Découvrez les protections et orthèses correctives EPITACT^®*. 

*Ces solutions sont des dispositifs médicaux de classe I, qui porte au titre de cette réglementation le marquage CE. Lire attentivement la notice avant utilisation. Fabricant : Millet Innovation. 09/2020
 

Pour aller plus loin que cette approche globale et simplifiée, voici quelques sources supplémentaires :

⁽¹⁾Vanore JV, Christensen JC, Kravitz SR, Schuberth JM, Thomas JL, Weil LS, et al. Diagnosis and treatment of First Metatarsophalangeal Joint Disorders. Section 1: Hallux valgus. The Journal of Foot and Ankle Surgery. Mai 2003; 42(3):112‑23.

⁽²⁾Baudet B. "Traitement de l'hallux valgus" in Thibaut Leemrijse, Jean-Luc Besse, Bernhard Devos Bevernage, Bernard Valtin "Pathologie du pied et de la cheville", Paris, Elsevier Masson. Vol. 1. 2009, p 102-106.

⁽³⁾Garrow AP, Papageorgiou A, Silman AJ, Thomas E, Jayson MIV, Macfarlane GJ. The Grading of Hallux Valgus: The Manchester Scale. Journal of the American Podiatric Medical Association. févr 2001; 91(2):74

⁽⁴⁾Menz HB, Munteanu SE. Radiographic validation of the Manchester scale for the classification of hallux valgus deformity. Rheumatology. 1 août 2005;44(8):1061

⁽⁵⁾Curvale G, Rocheweger A, Piclet-Legre B. Hallux valgus. Podologie. 1999; 27-080-A-30: p 6.